Ce Co-Scriptum « Flash ! » a été inventé et écrit dimanche 14 mai lors de la fête du livre de Genas. Les écrivains sont partis de : « Là ! Il est là ! » Voyez jusqu’où ils nous emmènent !!!
Bravo Serena, Lou, Giulia, Esteban, Axel, Gaspard, Joan, Noé, Paul, Ilan, Mathéo, Tania, Anaïs, Marie-Lou, Eléonore, Louis, Léna, Inès et Joan !

Les écrivains du Co-Scriptum du salon du livre de Genas 2023 !

« Là ! Il est là » ! hurle Justine, la meilleure amie de Robin, le plus grand des CM2 de l’école Joanny Collomb, qui a disparu depuis plus de quatre heures, ce 14 mai, jour de la fête du livre.

Tout le monde le cherche, les parents, les élèves, les enseignants, les habitants de la ville, et bien sûr, la police et les pompiers. En entendant le cri, tous se précipitent en direction de son origine : dans la cour de l’école, où sont installées les tables de tous les auteurs et autrices présents sur le salon et qui ont abandonné leurs stands pour chercher Robin, eux aussi.
— Où ça ? s’exclament-ils tous ensemble, d’une seule voix.
— Là ! Dans le livre, répond Justine en pointant du doigt la table d’une autrice de romans illustrés.
Un grand soupir parcourt l’assemblée. Quelle déception…
— Tu crois vraiment que c’est le moment de faire des blagues ? lui reproche le directeur.
Les adultes et les autres enfants repartent poursuivre leur recherche en jetant un regard noir à la petite fille. Tous ? Pas vraiment. Simon, le pire ennemi de Justine, reste pour insister :
— T’es qu’une menteuse ! Tu voulais encore que tout le monde s’intéresse à toi ? Bravo, c’est réussi !
Alors Justine saisit le livre, ouvert sur une page recouverte d’une forêt dense, sombre, effrayante. Au loin, on distingue l’ombre d’un troll, immense, plus grand que les arbres, une massue dans une main, en train d’écrabouiller des lettres géantes posées sur le sol.
— Mais… Mais… s’exclame Simon en claquant des dents. Il bbb..ouggggge ! Il s’asasasapprochchche !
Sur la page, le monstre traverse une zone éclairée par des lucioles. C’est alors que Simon découvre à son tour la catastrophe : le troll tient dans son autre main, minuscule, suspendu par les pieds, le grand Robin devenu tout petit, la tête rouge comme une tomate !
Justine regarde Simon, tout blanc maintenant, tremblant comme une feuille. Elle le secoue :
— Alors, grand malin ! On fait quoi maintenant ?

Les deux enfants se penchent sur le livre. Le troll s’est retourné, il leur tourne désormais le dos et poursuit son œuvre de destruction de toutes les lettres qu’il trouve sur son passage. Il disparaît à l’angle droit de la page. Justine le suit sur la suivante et tombe alors sur un grand trou noir, qui part des mains du troll et surgit en dehors de la page ! Tel un tourbillon, il aspire Justine, qui s’agrippe à Simon et l’entraîne avec elle ! Ils se retrouvent tous les deux emportés dans le trou noir.
Puis le vent cesse. Ils se trouvent dans la forêt. Il fait très sombre. Ils sont aux pieds du troll, adossés à une lettre géante qu’il s’apprête à détruire à coup de massue ! Ils s‘écartent chacun de leur côté, juste à temps. La lettre éclate en mille morceaux.
Simon trouve un pieu, avec lequel il frappe de toutes ses forces sur le pied du troll, qui ne sent rien. Justine a une autre idée : elle attrape à son tour le pieu, le glisse délicatement sous l’ongle du monstre, puis avec Simon, l’enfonce profondément dans la chair, jusqu’à l’os, avant de le faire tourner sur lui-même. Le troll a si mal qu’il hurle à faire trembler tout le livre et en lâche sa massue… et Robin. La massue atterrit sur le pied déjà douloureux de la bête, ce qui la fait hurler de plus belle. Robin chute la tête la première sur un i, qui lui entre dans la bouche et traverse tout son corps. Il est bloqué mais il respire, ça a l’air d’aller. Alors Simon et Justine s’occupent du géant vert : ils placent des lettres devant lui pour l’entraîner le long d’une rivière puissante, jusqu’au bout de la page.
— Tu entends ce bruit ? crie Justine par-dessus le grondement sourd qui se fait de plus en plus fort au fur et à mesure qu’ils approchent. Il doit y avoir des chutes d’eau ! Emmenons-le jusque là-bas !
Effectivement, sur la double page suivante, ils découvrent que la rivière aboutit à une chute de plus de 500 mètres de haut ! Ils y jettent la dernière lettre qu’ils ont trouvée et la créature saute derrière elle. Ils aperçoivent l’eau devenir toute verte en bas. Fin du monstre.

Ils reviennent à la page précédente, où ils avaient laissé Robin. Ils le trouvent là, debout sur ses jambes, gémissant de douleur.
— Où as-tu mal ? demande Justine.
— C’est mon dos, répond Robin, je le sens écrasé, comme dans une presse hydraulique.
— Attends, dit Simon, j’ai une idée.
Il saisit la massue du troll. Elle est trop lourde, alors Justine l’aide. À eux deux, ils tapent le plus fort possible sur le dos de Robin. On entend un énorme « CRRRAC » : c’est le corset qui maintenait auparavant sa colonne bien droite (il avait une scoliose) qu’ils viennent de briser.
— Ah ! Ça y’est, je me sens mieux ! s’exclame Robin, qui se tient à présent bien droit, comme un « i » !

Ils soupirent de soulagement, heureux d’être arrivés au bout de cette terrible aventure. Mais tout à coup, Justine se fige, et ses deux camarades aussitôt après elle : comment vont-ils sortir d’ici ?

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